mercredi 15 septembre 2010

Note à la proviseure

J'avais dis que je finirais par ça, et je l'ai finalement écrite en premier ! (voir note précédente). Bref, le reste suivra.


Rueil-Malmaison, le 15 septembre 2010

Chère Madame Vincent,

Comme vous l’aura probablement dit Jules Delpla, je suis le scénariste de la série Dickie. J’ai dix-huit ans, je viens d’obtenir mon baccalauréat, je vais entrer à L'École Supérieure d'Études Cinématographiques et habite bien loin de l’ESAAT, d’où l’entière confiance que j’accorde à Jules pour la réalisation de notre co-production.
Le simple nom de la série a de quoi effrayer, mais je vais ici essayer de vous prouver qu’il n’y a pas de quoi. Inspirée d’œuvres comme Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand ou de Ridicule de Patrice Leconte, Dickie a pour sujet principal les joutes verbales.
Cette série humoristique est divisée en deux parties : la première est un sorte de journal intime filmé où Dickie raconte chez elle ce qu’elle a pensé des affrontements, seul ou avec des amies. Je suppose que cette partie ne devrait pas vous poser de problèmes.
La seconde est en revanche plus acide, étant donné qu’elle met en scène les joutes verbales. Dickie s’attaque sans cesse à des adversaires hautement caricaturaux de manière à ce qu’on ne puisse s’y attacher. Ces rôles grotesques mettent en scène des caractères comme la méchanceté gratuite, l’orgueil démesuré ou la violence, amenés à leur paroxysme ; ce que l’on pourrait comparer à la cupidité ou la soif de pouvoir dans un conte pour enfants. Mais alors que dans le conte, c’est le héros qui va le plus souvent tuer le « méchant », certains de nos vilains se passent eux-même la corde au cou. Un zeste d’humour noir qui, j’espère, ne vous révulsera pas trop, d’autant plus qu’aucun ne se défenestre dans votre établissement.
Le second point qui pourrait vous déranger est la grossièreté de certains passages, noyamment les deux premiers épisodes aux répliques pas forcément poétiques. Je peux vous assurer que j’ai fait tout mon possible pour tomber le moins possible dans le vulgaire, et les seuls gros mots restants me semblent essentiels à la crédibilité de certains vilains, à l’humour ou aux effets dramatiques de notre histoire.
Car effectivement, l’histoire de la série est plus profonde et creusée qu’elle ne pourrait sembler à première vue. En suivant les aventures de cette jeune fille qui a la chance d’avoir une aussi bonne répartie sont soulevés des questions comme le rapport humain, le fait de savoir accepter la défaite, de savoir assumer les conséquences de ses actes, mais aussi savoir croire en soi, la force de l’amitié et bien d’autres concepts aussi éculés qu’efficaces (disons les choses comme elles sont).
Si mon texte a déjà trop écourté le temps que vous aviez accepté d’utiliser pour notre demande, je vous conseillerais juste de lire l’épisode 7 intitulé [espace à remplir] qui me semble être un bon résumé de l’ambiance de notre série, mêlant humour et drame, du moins l’essaye-t-on.

Je vous prie d’agréer mes salutations les plus distinguées.

Kevin Langouët

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